L’importance d’un environnement sûr et sécurisé

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La crise de la Covid-19 affecte le monde entier. Nos partenaires du monde entier remarquent l’impact sur leur travail quotidien. Avec eux, nous continuons à mener à bien nos projets autant que possible. Et nous prenons aussi le temps de regarder vers l’avenir. Nous avons parlé à Harm Voortman, PDG d’Anatrans, le plus grand transformateur de noix de cajou du Burkina Faso, de la situation dans son pays, de l’importance d’un environnement sûr et sécurisé et des opportunités qu’il voit.

Fondée en 2009, l’entreprise Anatrans est située à Bobo Dioulasso, la deuxième plus grande ville du Burkina Faso, après la capitale Ouagadougou. Sur le plan économique, le commerce agricole et l’industrie textile sont importants pour cette ville. Anatrans est une usine de transformation de noix de cajou et achète des noix de cajou équitables, biologiques et conventionnelles auprès de quelque 4 000 producteurs locaux. Cette entreprise ne se contente pas d’acheter les produits. En collaboration avec des partenaires tels que FairMatch Support et Woord en Daad, elle élabore des programmes pour travailler avec les producteurs sur le développement de leurs activités. L’objectif est d’améliorer le produit et la position sur le marché pour ces producteurs. Dans l’usine d’Anatrans, les noix de cajou sont décortiquées et triées pour être exportées vers des clients en Europe et aux États-Unis. Anatrans emploie environ 1 500 membres, dont 75 % de femmes.

Saison commerciale

Harm: « En mars, nous fermons toujours notre usine pour le nettoyage, l’entretien et la peinture. Le premier jour d’avril, nous ouvrons à nouveau et commençons le traitement des noix de cajou brutes. Bobo Dioulasso, où nous nous trouvons, et Ouagadougou sont en quarantaine en ce moment. Personne n’est autorisé à sortir de la ville ou à y entrer, à l’exception des marchandises. Nous sommes heureux que le transport de marchandises se poursuive pour l’instant, car la saison commerciale bat actuellement son plein. Ainsi, les achats auprès de nos exploitants peuvent se poursuivre.

En ce moment, nous collaborons avec les agriculteurs pour le transport des noix de cajou vers Anatrans. Hier, nous avons reçu 18 camions avec 530 tonnes de noix de cajou brutes. Normalement, nous aurions dû reprendre nos activités, mais dans les conditions actuelles, nous avons reporté l’ouverture d’une semaine. Ce report se prolongera peut-être. Il y a peu de directives du gouvernement. Nous sommes en contact avec les autorités et nous leur avons expliqué la nécessité d’ouvrir et d’être opérationnels ».

L’importance d’un environnement sûr et sécurisé

« Pourquoi je pense que c’est important ? Nous travaillons ici avec 1 500 travailleurs saisonniers, qui n’ont pas beaucoup de moyens, ce qui représente un problème. Ils ont besoin de travailler pour nourrir leur famille. Pour eux, une journée sans travail signifie qu’ils ne pourront pas se nourrir pendant un jour. Nous avons la possibilité d’assurer à ces personnes un emploi dans des conditions sûres pour leur permettre de disposer des ressources nécessaires pour se prendre en charge : alimentation et soins de santé en l’occurrence.

Si nous pouvons reprendre nos activités, nous prendrons des mesures. Nous vérifierons la température de nos employés, nous fournirons de l’eau et du savon et nous serons opérationnels 24h/24 afin de pouvoir travailler en petits groupes. Si nous ne pouvons pas reprendre nos activités, ces personnes se retrouveront à la rue, sans filet de sécurité. Elles devront trouver un autre travail, probablement un petit commerce avec la vente de marchandises au bord de la route. Là-bas, ces personnes n’auront pas accès à l’eau, au savon ou à d’autres précautions de sécurité. Nous attendons désormais la réponse des autorités sanitaires sur notre plan de lutte contre la Covid-19 ».

Les chaînes d’approvisionnement sont interconnectées

Les relations de forte interdépendance dans la filière soulèvent un autre problème. Quand nous, en tant qu’Anatrans, achetons auprès de nos agriculteurs, nous les payons avec les moyens financiers mis à disposition par des instituts financiers actifs sur le marché international. Une fois que nous avons terminé la transformation, les noix de cajou brutes sont expédiées en Europe ou aux États-Unis et nous pouvons alors rembourser l’argent. Avec l’incertitude générée par le confinement et la probabilité de défauts de paiements, ces instituts financiers deviennent hésitants et préfèrent conserver leur trésorerie. Cette chaîne est devenue incertaine.

L’incertitude fait partie de la vie

« Ce que je constate ici au Burkina Faso et dans notre entreprise, c’est que les gens acceptent que l’incertitude fasse partie de la vie. Les déboires, les soins de santé médiocres, la maladie et la mort font partie de la vie quotidienne. Les gens y sont habitués ici et ils l’acceptent. Mais bien sûr, nous en sommes conscients et prenons des mesures. Je suis fier de voir que les gens sont résilients. Dans notre entreprise, nous avons élaboré un plan pour poursuivre notre travail et fournir aux gens des emplois et de la nourriture sur la table. Nous avons notre rôle à jouer dans la chaîne pour travailler avec nos agriculteurs, avec notre personnel sur le terrain à l’usine, pour offrir un peu de sécurité ».

Vous voulez en savoir plus sur nos partenaires et l’impact de la Covid-19 ? Veuillez lire ce blog sur nos employés en Afrique de l’Ouest.

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