Renforcer la position des agriculteurs en Sierra Leone par l’apprentissage en ligne

Dans ces circonstances exceptionnelles, des défis se présentent à nos partenaires sur le terrain partout dans le monde. Pour Jula Consultancy, notre partenaire de développement commercial pour la noix de cajou, les jus de fruits et le cacao en Sierra Leone, cette crise liée à la Covid-19 offre des possibilités au développement de sa méthodologie de formation des agriculteurs afin de renforcer leur position. Nous avons parlé au directeur Mohamed Fofanah des solutions alternatives, comme l’apprentissage en ligne, à la façon conventionnelle de travailler.

Mohamed: « En 2014-2015, nous avons eu la crise d’Ebola en Sierra Leone. Au cours de cette période, nous avons compris que les méthodes de mise en œuvre conventionnelles dans les zones reculées comme les régions productrices de cacao en Sierra Leone sont extrêmement vulnérables aux restrictions logistiques. Nous ne pouvions pas travailler avec nos agriculteurs, car les rassemblements de plus de 5 personnes n’étaient pas autorisés à cette époque. Nous devions donc faire preuve de créativité et réfléchir à la manière dont nous pouvions poursuivre notre travail et interagir avec les agriculteurs à distance. Nous avons commencé avec des méthodes de formation alternatives ».

École numérique de terrain pour les producteurs

Ensemble avec FairMatch Support, l’université de Wageningue et Van Hall Larenstein, Jula Consultancy a commencé l’école numérique de terrain pour les planteurs. Cette école numérique facilite l’interaction entre les agriculteurs dans les groupes de travail et les experts conseillers de Jula pour améliorer les performances agricoles. Le modèle d’apprentissage en ligne permet aux planteurs de demander des conseils, de recevoir des commentaires et de contacter les formateurs par le biais d’une tablette. Les réponses sont fournies par les experts ainsi que par d’autres planteurs. Ce modèle est basé sur un contenu audiovisuel adapté aux besoins des agriculteurs analphabètes.

Mohamed: « Pendant la crise d’Ebola, nous avons remarqué que le projet pilote réalisé dans les districts de Kenema et Kailahun (où se sont produites les premières épidémies d’Ebola) a rencontré un franc succès. Nous avons vu que les agriculteurs, hommes et femmes, jeunes mais aussi plus âgés, se sont montrés intéressés pour utiliser l’outil d’apprentissage en ligne. Ils l’ont utilisé par exemple pour prendre des photos de cabosses malades et demander des suggestions d’amélioration. Et il y a eu des discussions sur la gestion des cultures entre agriculteurs ».

Se préparer à la distanciation sociale

« Avec l’épidémie de COVID-19, nous remarquons les mêmes défis que pendant la période Ebola. L’Ebola était toujours dans nos esprits et les Sierra-Léonais ont vite compris la gravité de la situation. La prise de conscience de la situation dans le monde a été grande et c’est pourquoi nous avons commencé tôt avec les mesures. Il existe actuellement un couvre-feu dans tout le pays et des restrictions de déplacements entre les quartiers sont en vigueur pour freiner la propagation de la COVID-19. Cela signifie que nous ne pouvons nous déplacer qu’à l’intérieur de notre quartier de résidence respectif. Plusieurs de nos membres du personnel de Jula travaillent dans différents quartiers, la formation des agriculteurs peut donc se poursuivre pour l’instant. Nous nous préparons, car nous savons que si les cas positifs continuent d’augmenter de manière exponentielle, la formation directe deviendra impossible à poursuivre ».

Renforcer la position des agriculteurs

Mohamed: « Comment pouvons-nous poursuivre notre travail et renforcer la position des agriculteurs avec un minimum de déplacements et sans contact direct ? Ici, au bureau de Jula Consultancy, nous prenons le temps d’examiner et de développer la méthodologie existante. L’une des choses que nous examinons est le développement de l’école numérique de terrain. Pendant la crise d’Ebola, nous avons lancé un pilote de cette école numérique. Je pense que cela pourrait être l’occasion pour nous de revoir cet outil et de voir ce que nous pourrions y inclure pour le rendre plus utile et plus adapté à la situation actuelle. Ce travail est en cours et offre beaucoup de possibilités. Les groupes d’agriculteurs peuvent facilement indiquer leurs souhaits de soutien aux experts conseillers de l’école numérique. Basé sur les antécédents et la formation, un soutien peut facilement être adapté aux besoins des groupes d’agriculteurs.

Il va de soi que cette méthode connaît quelques limites. Les agriculteurs doivent avoir accès à Internet et doivent disposer d’une tablette ou d’un téléphone portable. Le développement de leaders agriculteurs peut apporter une solution à ce problème. Si un ou quelques leaders agriculteurs ont accès à Internet, ils peuvent aider d’autres agriculteurs et leur travail peut continuer. Comme je l’ai dit, ce projet est en cours et nous continuons à apprendre et à nous développer « .

Vous voulez en savoir plus sur nos partenaires et l’impact de la Covid-19 ? Veuillez lire ce blog sur notre partenaire de transformation de la noix de cajou en Afrique de l’Ouest.